L’Aïkido, discipline fondée au Japon dans la première moitié du XXe siècle par Maître Ueshiba Morihei, est un art à la fois martial et pacifique.
Bien qu’il soit une redoutable technique de combat, l’Aïkido ne vise pas la destruction de l’autre, mais tend au contraire à permettre aux pratiquants de se construire eux-mêmes, en prenant conscience de leurs capacités comme de leurs limites. L’attention que l’Aïdoka porte à son partenaire lui permet de développer sa perception intuitive de l’attaque et, sans jamais s’y opposer, d’utiliser la force contenue dans cette attaque afin qu’elle se retourne contre l’attaquant lui-même.
La pratique, qui, outre le travail à mains nues, comporte aussi un travail au sabre (Bokken), au bâton (Jo) et au couteau (Tanto), permet l’entretien d’une condition physique excellente et naturelle. Elle accroît les facultés d’adaptation en souplesse, développe une grande résistance aux stress de la vie moderne.
La préservation de soi en aïkido est essentielle.
Elle se retrouve dans ces quelques principes :
– on maîtrise les mouvements
– on travaille entre partenaires et non adversaires
– on chute lorsqu’on le souhaite
– on chute souplement et sans chocs
– on pratique des massages et exercices de soins du corps.
L’aikido se pratique sans danger, sans se détruire. Connaître ses limites c’est de la maîtrise, les dépasser, de l’inconscience. Savoir ce qu’on doit faire, avec qui, quand, où, comment, pourquoi ? c’est la base de l’étude martiale, le seul moyen de survivre sur un champs de bataille. C’est aussi l’autonomie, la réalisation de soi-même, signification du terme « do » de aïkido.
Cela dit, la pratique peut se révéler très dangereuse à tout moment selon la volonté de chacun car il est un art martial très efficace. C’est pourquoi il doit être pratiqué par des gens équilibrés et sains.
Par conséquent, l’aïkido pour être maîtrisé et correctement utilisé, doit être enseigné par un professeur compétent.
Ceci explique aussi pourquoi le professeur choisit ses élèves. On ne met pas une arme dans les mains de n’importe qui.
La chute est une esquive en aïkido. Elle doit donc préserver celui qui chute car elle lui sert à échapper à une situation qui pourrait gravement nuire à son intégrité physique.
À l’opposé d’une pratique sportive qui s’arrête à 35 ans, le corps complètement brisé, dopé, drogué, l’aïkido peut se pratiquer jusqu’à un âge très avancé car il est exactement à l’opposé de la démarche sportive.
Pour le fondateur de l’aïkido, « l’aïkido est le seul Budo où le pratiquant ne détruit pas son corps, mais le rend encore plus solide, plus souple. » Lui-même pratiqua jusqu’à l’âge très avancé de 87 ans.
Quelle que soit notre constitution physique, notre age, notre sexe, tous nous pouvons pratiquer l’aïkido avec plaisir. En effet, c’est une discipline que l’on peut adapter à soi et qui ne demande aucune performance, aucun rendement.
L’aïkido en quelques principes :
Kimusubi : on ne laisse pas le soin à l’adversaire de placer une attaque, on se donne le temps et l’espace pour analyser la situation et réagir de la manière la plus adéquate.
Ki no nagare : on accompagne le mouvement du partenaire, dans le sens qu’il lui donne et jusqu’à ce qu’il se vide de son énergie, de sa force. Et c’est à ce moment-là qu’on peut place une technique, ou manipuler son corps à notre gré.
Ma aï : ce qui différentie l’aïkido n’est pas sa technique, ce sont ses principes. Si les principes d’aïkido sont en place, qu’ils font partie de la pratique et de notre mémoire réflexe, la bonne technique se placera au bon moment. Les techniques sont des outils pour étudier les principes, en soi elles n’ont pas d’intérêt pour l’aïkido.
Reishiki : la politesse extrême-orientale se traduit dans chacun des gestes que l’ont pose au dojo et dans le cadre de l’apprentissage de l’aïkido. Elle est le contexte de l’existence de l’aïkido. Et elle fait partie de son apprentissage.